Climat Comment l’alimentation peut être neutre en carbone en 2050
Dans ses travaux prospectifs, l’Ademe présente quatre leviers principaux pour réduire l’impact des systèmes agricoles et alimentaires et arriver à la neutralité carbone en 2050. Une étude focalisée sur les sols doit être rendue publique à la fin de mars.
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L’Ademe a présenté le 1er mars 2022 lors d’une conférence de presse au Salon de l’agriculture à Paris, les leviers pour réduire l’impact environnemental de l’alimentation afin d’arriver à la neutralité carbone en 2050. Ils découlent des travaux prospectifs « Transition(s) 2050 » menés par l’agence présentant quatre scénarios et niveaux de contributions des systèmes agricoles et alimentaires. Ces travaux s’inscrivent dans la révision de la stratégie nationale bas carbone (SNBC) en cours de réflexion (version 3) et insistent sur le « rôle incontournable et essentiel du vivant dans la lutte contre le changement climatique ».
> À lire aussi : Ademe Quatre scénarios pour atteindre la neutralité carbone (30/11/2022)
« La contribution des secteurs agricoles et alimentaires est différente en fonction des hypothèses retenues dans chaque scénario », considère l’Ademe. Elle est forte dans les scénarios 1 et 2 qui reposent notamment sur une transition alimentaire majeure en passant par une moindre consommation carnée et une augmentation des produits de qualité.
Augmentation de la part de végétariens
Ces deux seuls scénarios permettent de diviser par deux les émissions agricoles à l’horizon de 2050. « Mais il faudra que la part de végétariens dans la population augmente de 5 à 10 %, voire 25 % », souligne l’agence. Et la part d’omnivores consommant plus de 170 g de viande par jour devra être abaissée de 60 % environ à 15 %, voire 5 %.
« Dans les scénarios 3 et 4, qui optent pour des gains d’efficicacité permis par les performances technologiques des filières et le recours massif au numérique, la contribution des secteurs agricoles et alimentaires à la réduction des émissions de gaz à effet de serre est plus faible. Elle implique alors un report sur les autres secteurs de l’économie », note par ailleurs l’Ademe.
Parmi les leviers mis en avant par l’Ademe figurent :
- l’ajustement des quantités consommées aux besoins nutritionnels de chacun et la réduction de la consommation de produits carnés au profit de sources de protéines alternatives ;
- l’évolution des modes de productions agricoles vers plus d’agroécologie et de systèmes à bas intrants de synthèse (bio par exemple) ;
- la réduction des impacts de la transformation et de la distribution (moins de produits ultra-transformés) ;
- la lutte contre les pertes et les gaspillages : selon Sarah Martin, du service de l’agriculture et des forêts à l’Ademe, 30 % de la production alimentaire est perdue dans la chaîne alimentaire en France (de la production à la consommation finale).
Dans tous les scénarios de l’Ademe, « la quantité de biomasse mobilisée pour les besoins non alimentaires est au moins multipliée par deux, […]. Ceci est notamment rendu possible grâce à un fort accroissement des cultures agricoles intermédiaires et à la mise en place de cultures dédiées (lignocellulosiques ou non), ce qui est rendu possible grâce à l’évolution des régimes alimentaires permettant une libération de surfaces ».
Bientôt un focus sur les sols
L’Ademe devrait bientôt traduire les effets de ces scénarios et régimes alimentaires sur l’occupation des sols, dans une étude à paraître à la fin de mars. « Il s’agit d’un enjeu stratégique, notamment concernant le stockage de carbone dans les sols », insiste Jérôme Mousset, chef du service de la forêt, de l’alimentation et de la bioéconomie. Le sol une ressource non renouvelable dont la fonction doit être préservée. »
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